Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/205

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Maria Alexandrovna a ramené de la campagne Aphanassi Matveïtch avec sa cravate blanche, que le prince est réveillé, mais n’est pas encore descendu, Pavel Alexandrovitch, sans dire un mot, monte chez l’oncle. Il est dans cette disposition d’esprit où un homme de caractère faible se décide à l’idée la plus méchante, par vengeance, sans songer qu’il s’en repentira peut-être toute sa vie durant.

Il monte. Il aperçoit le prince assis dans un fauteuil devant sa toilette de voyage, le crâne nu, mais les joues déjà couvertes de l’espagnole et des favoris. Sa perruque est dans les mains de son vieux valet de chambre Ivan Pakhomitch. Ivan Pakhomitch la peigne d’un air absorbé et respectueux. Le prince offre un spectacle pitoyable. Il n’est pas encore complètement revenu de son ivresse. Il est affaissé dans un fauteuil, bat des paupières, tout ridé, tout chiffonné, et regarde Mozgliakov comme s’il ne le reconnaissait pas.