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Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/219

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qu’elle est jolie. Il lui semble que le prince doit être caché quelque part dans un coin avec Zina.

— Et Katerina Pétrovna viendra aussi, et Felissata Mikhaïlovna compte aussi venir, ajoute Natalia Dmitrievna, une femme d’une taille colossale dont les jeûnes ont réduit le poids et qui ressemble à un grenadier.

Elle est coiffée d’un minuscule chapeau rose, juché sur sa nuque. Depuis trois semaines, elle est la meilleure amie d’Anna Nikolaïevna qu’elle recherchait depuis déjà longtemps et qu’elle aurait pu avaler d’un trait tout entière.

— Je ne parle plus de cette joie que j’éprouve à vous voir toutes deux chez moi pour la soirée, chantonne Maria Alexandrovna un peu revenue de sa première surprise. Mais dites-moi quel hasard vous amène. Je désespérais d’un tel honneur.

— Ô mon Dieu ! Maria Alexandrovna, comme vous êtes ! dit doucement Natalia Dmitrievna d’une voix aiguë en minau-