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Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/223

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seraient désolées s’il ne se produisait pas. Extérieurement, toutes étaient très aimables, mais Maria Alexandrovna était prête à la lutte. Les questions sur le prince pleuvaient, toutes naturelles, semblait-il, mais chacune sous-entendait une allusion.

On sert le thé. Toutes prennent place. Un groupe s’empare du piano. Zina, à l’invitation de jouer ou de chanter, répond sèchement qu’elle est indisposée. La pâleur de son visage atteste d’ailleurs sa véracité. Aussitôt des questions sympathiques se croisent, et à ce sujet même on trouve l’occasion de faire une allusion. On demande des nouvelles de Mozgliakov, et c’est à Zina qu’on pose les questions. Maria Alexandrovna se décuple : elle est à la fois dans tous les coins du salon, elle entend tout ce que disent les visiteuses, quoiqu’elles soient plus de dix. Elle répond à toutes les questions sans avoir besoin de chercher ses paroles dans sa poche. Elle tremble pour Zina et s’étonne qu’elle ne sorte pas, comme