Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/254

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— Mais vous ne me répondez pas, prince ! Je vous demande de vous expliquer positivement : confirmez, confirmez tout de suite, devant tous, que vous avez aujourd’hui demandé ma fille en mariage.

— Mais oui… je suis prêt à confirmer… Du reste, j’ai déjà raconté tout cela, et Felissa-sata Yako-kovlevna a très bien deviné mon rê-ève.

— Pas un rêve ! Pas un rêve ! s’écrie avec rage Maria Alexandrovna ; ce n’est pas un rêve ! C’était réel, prince, entendez-vous ? réel ! réel ! réel !

— Réel !… répète le prince en se levant de son fauteuil. Tout se pa-passe comme tu m’en as prévenu, ajoute-t-il en s’adressant à Mozgliakov. Je vous assure, chère Maria Stépanovna, que vous vous trom-trompez. Je suis tout à fait sûr que c’est un rêve !

— Mon Dieu ! gémit Maria Alexandrovna.

— Ne vous affligez pas, Maria Alexandrovna, intervient Natalia Dmitrievna ; le prince a oublié, mais il se rappellera.