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Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/262

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XIV

Zinaïda Aphanassievna était d’un caractère romanesque. Nous ignorons si elle avait trop lu « ce sot Shakespeare » avec son petit outchitel, mais jamais elle n’avait fait encore une aussi héroïque folie que celle-ci.

Pâle, les yeux brillants de résolution, toute frémissante, merveilleusement belle de colère, elle s’avance, parcourt d’un regard provocant les gens qui l’environnent et, dans le silence général, elle s’adresse à sa mère qui, au premier mouvement de Zina, a rouvert les yeux.

— Maman, pourquoi feindre encore ? Tout est déjà si sale autour de nous ! Assez de mensonges ! Ce n’est pas la peine de cacher de la boue avec de la boue.

— Zina ! Zina ! qu’as-tu ? Reviens à toi !