Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/266

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s’exprime Pavel Alexandrovitch, pour vous voler votre fortune et votre titre. C’est ignoble : pardon ! Je vous jure pourtant, prince, que mon intention… Je voulais… mais c’est doubler l’injure qu’y chercher des excuses ! Je vous déclare pourtant, prince, que si je vous avais épousé, si je vous avais ainsi détroussé et volé, en revanche, j’aurais été votre jouet, votre domestique, votre esclave… Je me l’étais promis, j’aurais tenu mon serment…

Un spasme l’interrompt, toutes les visiteuses sont debout, les yeux écarquillés. La sortie imprévue et, pour elles, incompréhensible de Zina les désoriente. Seul le prince est ému jusqu’aux larmes, quoiqu’il ne comprenne pas la moitié de ce qu’a dit Zina.

— Mais oui… je vous épouserai, ma be-belle enfant, si vous le désirez tant. Et ce sera pour moi un grand honneur… Seulement, je vous assure que c’était un rê-êve. Je vois tant de choses dans mes rê-êves !