— Zinaïda Aphanassievna !!!…
— Zina ! Zina ! ma fille !…
— Je suis un misérable, Zinaïda Aphanassievna, un misérable, pas autre chose !
Une grande agitation, des cris d’étonnement et d’indignation s’élèvent. Mozgliakov demeure comme pétrifié, sans pensée et sans voix.
Quand un caractère faible et vide, habitué à une soumission constante, se décide à protester, à se révolter, il s’arrête toujours devant une certaine limite. Sa révolte est d’abord très énergique, mais c’est l’énergie du désespoir : elle se précipite sur les obstacles les yeux bandés et assume toujours des fardeaux au-dessus de ses forces. Un moment vient où l’enragé s’effraye de lui-même et s’arrête, comme étourdi, en se demandant : « Qu’est-ce que je fais donc ? » Et l’arc se détend, le révolté demande pardon, prie et supplie que les choses « en reviennent où elles étaient », pourvu que cela se fasse tout de suite…