Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/275

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Voici ce qui était arrivé :

De bon matin, vers sept heures, je crois, une pauvre vieille éplorée était entrée chez Maria Alexandrovna en suppliant la femme de chambre de réveiller au plus tôt la barichina, elle seulement, en cachette de Maria Alexandrovna. Zina, effrayée, était accourue aussitôt. La vieille tombe à ses pieds, les baise, les inonde de larmes, en la suppliant de venir voir Vassia. « La nuit a été si mauvaise ! On pense qu’il ne passera pas la journée… » La vieille ajoute que c’est Vassia lui-même qui désire revoir avant de mourir sa bien-aimée ; il la supplie au nom du passé, et si elle refuse, il mourra désespéré.

Zina part aussitôt, sans prévenir sa mère. Elle court au fond d’un des plus pauvres faubourgs de Mordassov. Là, dans une vieille maisonnette ruinée qui a pour fenêtres des espèces de crevasses pratiquées dans les murs, dans une petite chambre basse et puante, encombrée à demi d’un