Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/286

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sans sommeil l’avaient presque affolée… et puis, elle se sentait au seuil d’une vie nouvelle, triste et menaçante.

Elle n’avait pas fait dix pas que Mozgliakov apparut devant elle comme s’il fût sorti de terre.

— Zinaïda Aphanassievna, dit-il timidement en regardant autour de lui, Zinaïda Aphanassievna, je suis un âne ; c’est-à-dire non… Si vous voulez, je ne suis pas un âne, car j’ai agi noblement, malgré tout… Mais j’ai été un âne et je m’en repens… Je crois que je m’embrouille, Zinaïda Aphanassievna. Pardonnez-moi, en considération de tous ces événements…

Zinaïda le regardait inconsciemment et continuait sa route en silence. Comme on ne pouvait marcher deux sur le trottoir, Mozgliakov descendit sur la chaussée.

— Zinaïda Aphanassievna, continua-t-il, je suis, si vous me le permettez, prêt à vous renouveler ma demande, je suis prêt à oublier tout, à vous pardonner, — à une