Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/291

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Elle avait emmené Zina à la campagne, jugeant la situation insoutenable à la ville. De son village, elle recueillait avec inquiétude les racontars et envoyait aux informations.

Du monastère à Doukhanovo, la route passait à une verste des fenêtres de Maria Alexandrovna. Elle put donc voir la funèbre procession défiler. Le cercueil était posé sur un grand char. Derrière venait toute une série d’équipages. Et longtemps, sur le champ blanc de neige, ce char mélancolique, lent et majestueux, profila sa silhouette noire.

Huit jours après, Maria Alexandrovna partit avec sa fille et Aphanassi Matveïtch pour Moscou. Son village et sa maison de ville furent mis en vente.

Mordassov perdit ainsi à jamais une dame bien comme il faut !

Cela n’alla pas sans cancans ; c’est ainsi qu’on assurait qu’Aphanassi Matveïtch était à vendre avec le village…