Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/35

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vitch (on dirait qu’elle piaule) que je suis prête à crier à travers la fenêtre ma joie aux passants. Je ne parle pas de la surprise charmante que vous nous avez faite, à Zina et moi, en venant quinze jours plus tôt que nous ne vous attendions. Cela est à part. Mais je suis surtout charmée par l’attention que vous avez eue de nous amener le prince. Si vous saviez comme j’adore ce séduisant petit vieillard ! Vous ne pouvez me comprendre ! Vous autres jeunes gens, vous seriez incapables d’une telle affection. Savez-vous ce qu’il a été pour moi, il y a six ans ? T’en souviens-tu, Zina ? Mais j’oublie qu’alors tu habitais chez ta tante. Vous ne me croiriez pas, Pavel Alexandrovitch, j’ai été le guide du prince, sa sœur, sa mère ! Il m’obéissait comme un petit enfant ! Il y avait de la naïveté, de la tendresse, de la noblesse dans notre liaison. C’était… pastoral ! Je ne sais comment définir cela… C’est pourquoi il s’est souvenu de ma maison avec tant de reconnais-