Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/40

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de Stepanida Matveïevna ? L’année dernière, elle m’a chassé de Doukhanovo avec un balai… — que Stepanida Matveïevna donc a reçu une lettre qui la réclame à Moscou pour la mort de quelqu’un, son père ou sa fille, je ne sais ni ne tiens à le savoir, peut-être son père et sa fille à la fois, et encore par-dessus le marché quelque petit neveu employé à l’octroi des vins. En un mot, elle avait dû se résigner à quitter son prince pour une dizaine de jours et prendre en toute hâte son vol vers la capitale. Le prince était resté un jour, deux jours, sans bouger, essayant ses perruques, se pommadant, se peignant, jouant tout seul aux cartes : bref, la solitude finit par lui peser. C’est alors qu’il ordonna d’atteler et prit le chemin de la retraite de Svietozerskaïa. Quelqu’un de son entourage, craignant le fantôme de Stepanida Matveïevna, avait osé le contrecarrer. Mais le prince est entêté et il était parti la veille, après le diner, avait passé la nuit à Iguichevo, quitté le relais de