Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/46

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du prince. Elle doit mourir de rage ! observa Nastassia Petrovna.

Mais, remarquant qu’on ne lui répond pas, Mme Ziablova, après avoir jeté un coup d’œil sur Zina et sur Pavel Alexandrovitch, comprend qu’elle est de trop et sort, elle aussi, comme pour chercher quelque chose. Du reste, elle se dédommage de sa discrétion en restant derrière la porte pour écouter.

Pavel Alexandrovitch s’approche aussitôt de Zina ; il est très ému, sa voix tremble.

— Zinaïda Aphanassievna, vous n’êtes pas fâchée contre moi ? dit-il timidement et d’un air suppliant.

— Contre vous ! Et pourquoi donc ? de mande Zina un peu rougissante, en levant sur lui ses yeux splendides.

— Pour mon arrivée prématurée, Zinaïda Aphanassievna. Je ne pouvais supporter une plus longue séparation. Quinze jours encore ! Je vous voyais dans mes rêves ! Je suis venu pour connaître mon sort… Mais