Aller au contenu

Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/72

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Pourquoi donc, ma chère Maria Alexandrovna ? Quelles futilités hors de propos ?

— Vous êtes chez moi, monsieur, et le prince est mon hôte. Je ne permets à personne d’oublier le respect qui est dû à ma maison ! Je prends vos paroles pour une plaisanterie, Pavel Alexandrovitch ; mais, grâce à Dieu, voici le prince.

— Me voi-a-là, crie le prince en entrant. Étonnant, chère amie, combien j’ai l’esprit fécond aujourd’hui ! Parfois, il m’arrive — tu ne me croirais pas, — de rester toute une journée sans une pensée dans la tê-ête…

— Ce doit être la chute d’aujourd’hui qui a ébranlé vos nerfs…

— Je le pense aussi, mon ami, je trouve même cet accident u-utile, aussi suis-je décidé à pardonner à mon Phéophile. Sais-tu ? il me semble qu’il n’a plus attenté à ma vie. Il est d’ailleurs assez puni, puisqu’on lui a coupé la ba-ar-be.

— On lui a coupé la barbe ! Que dites--