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Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/89

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même combien ce gamin était indigne de toi, car tu conviens maintenant, non sans amertume peut-être, qu’il eût été insensé de lui confier ta destinée. Depuis, cependant, tu te tourmentes, tu souffres, tu ne peux l’oublier… non pas lui-même, — il fut toujours trop bas pour que ton regard pût l’apercevoir, — mais ton premier rêve d’amour. Aujourd’hui, ce malheureux est sur son lit de mort. On dit qu’il meurt de phtisie, et toi, — ange de bonté, — tu ne veux pas te marier, tant qu’il vivra, pour lui épargner une souffrance, car il est jaloux… et pourtant il ne t’a jamais aimée, j’en suis sûre, d’un amour sincère, élevé ! ce qui ne l’empêche pas d’épier les démarches de Mozgliakov, d’espionner autour de la maison, de se procurer des renseignements… Tu le plains, mon enfant, mon cœur t’a devinée, et Dieu sait quelles larmes amères ont inondé mon oreiller !

— Mais laissez donc tout cela, maman ! interrompit Zina avec dégoût. Votre oreil-