prendre (je ne sais pourtant pas pourquoi je fais semblant, comme ornement.probablement). Enfin, toute troublée, belle, en tremblant et sanglotant, elle se jette à mes pieds et me dit que je suis son sauveur et qu elle m’aime plus que tout au monde. Je fais l’étonné, mais… — « Lisa, lui dis-je, crois-tu donc que je n’aie pas remarqué ton amour ? J’ai tout vu, j’ai deviné, mais je n’osais élever le premier des prétentions à ton cœur, parce que j’avais de l’influence sur toi et je craignais que, par reconnaissance, tu ne t’efforçasses de répondre à mon amour ; que tu n’éveillasses ce sentiment en toi malgré toi-même. Non, je ne le voulais pas, car c’est… du despotisme. C’est peu délicat (enfin, en un mot, je m’embrouillais ici dans des finesses européennes, à la George Sand, infiniment nobles)… Mais enfin, enfin te voilà, tu es à moi, tu es mon œuvre, tu es pure, tu es belle, tu es ma femme ! Dans ma maison, hardiment et librement, entre en maîtresse absolue ! »
Ensuite nous commençons à bien vivre, nous allons à l’étranger etc., etc… En un mot, je me trouvais lâche moi-même et je finissais par me tirer la langue.
« On ne la laissera pas sortir, la malheureuse, pensais-je. On ne les laisse pas beaucoup sortir, à ce qu’il paraît, surtout le soir (il me semblait, je ne sais pourquoi, qu’elle devait venir le soir et surtout à sept heures). Et d’ailleurs, elle disait qu’elle