Page:Dostoïevski - Le Sous-sol, 1909.djvu/41

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

VII

Mais tout cela, c’est des rêves d’or. Oh ! dites-moi qui annonça le premier, qui, le premier, proclama que l’homme ne commet de vilenies que parce qu’il ne comprend pas ses véritables intérêts, et que, si on l’éclairait, si on lui ouvrait les yeux sur son intérêt bien entendu, sur son intérêt normal. il deviendrait aussitôt bon et généreux. Et cela, par la raison que, s’il était intelligent, s’il distinguait son avantage, il ne le chercherait que dans le bien, que l’homme seul ne peut agir sciemment contre ses intérêts et, par conséquent, qu’il ferait le bien par nécessité ? Oh ! enfant ! enfant innocent et pur ! Quand donc, à travers les siècles, est-il arrivé, pour la première fois, que l’homme agit seulement dans son intérêt ? Que deviennent alors les millions de faits témoignant que, sciemment, c’est-à-dire dans la connaissance de leurs véritables intérêts, les hommes les laissent de côté et