LES FRÈRES KARAMAZOV. 117
— Frère, que dis- tu?
— Je ne sais pas, je ne sais pas... peut-être tuerai-je. peut-être ne tuerai-je pas... Je crains son yisage maudit en ce moment; je hais son double menton, son nez, ses yeux, son sourire effronté. Voilà, c'est cette haine qui m'effraye; je ne pourrais pas me retenir...
— J'irai, Mitia. je crois que Dieu fera que ces choses horribles n" arrivent pas.
— Et moi, j'attendrai ici le miracle. Mais s'il ne s'accom- plit pas, alors...
Alioscha, songeur, s'en alla chez son père.
��IV
��Fédor Pavlovitch était encore à table.
Comme à l'ordinaire, la table était servie dans le salon et non dans la salle à manger. Dans l'angle le plus éclairé se trouvait une icône, devant laquelle brûlait une lampe, non pas pour un motif de piété, mais afin que la pièce fût . éclairée pendant toute la nuit.
Fédor Pavlovitch se couchait très-tard, à trois ou quatre heures du matin. Il passait le temps à se promener de long en large dans la chambre ou à réfléchir dans son fauteuil.
Quand AUoscha entra, le dîner se terminait, on servait les conGtures et le café. Fédor Pavlovitch aimait les dou- ceurs, après le dîner, avec le cognac. Ivan était là. Les
7.
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