Page:Dostoïevski - Les Frères Karamazov 2.djvu/48

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— Des voyageurs… L’un, un tchenovnik polonais, à en juger par son accent ; l’autre, son compagnon…

— On a fait la noce ? on a de l’argent ?

— Quelle noce ? Pas grand’chose, Dmitri Fédorovitch…

— Pas grand’chose ? Il n’y a personne avec eux ?

— Deux messieurs de la ville, qui sont entrés en passant : l’un, jeune, un parent de M. Mioussov, j’ai oublié son nom… et l’autre, je crois que vous le connaissez, le pomiestchik Maximov.

— C’est tout ?

— C’est tout.

— Alors, Trifon Borrissitch, dis-moi, elle, que fait-elle ?

— Elle vient d’arriver, elle est avec eux.

— Gaie ? Elle rit ?

— Non, pas trop… Elle paraît plutôt triste. Elle passait ses mains dans les cheveux du plus jeune.

— Le Polonais ? l’officier ?

— Est-il donc si jeune ? Et puis, quel officier ? Non, ce n’est pas à lui, c’est au neveu de Mioussov, le jeune… j’ai oublié son nom…

— Kalganov ?

— C’est cela, Kalganov.

— Très-bien. On joue aux cartes ?

— Ils ont joué, puis ils ont bu du thé, le tchenovnik a demandé des liqueurs.

— Attends, Trifon Borrissitch, attends, mon cher, je vais penser à ce que je dois faire. Y a-t-il des Tziganes ?

— Plus un seul, Dmitri Fédorovitch, les autorités les ont chassés. Mais il y a des Juifs qui jouent de la cithare et