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Page:Dostoïevski - Les Précoces.djvu/217

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PRÉCOCES

craignait que l’opinion de Chestomazov.

Celui-ci ne disait rien et gardait son air sérieux. S’il eût dit quelque chose on aurait su à quoi s’en tenir, mais Alexey ne risquait pas un mot, et « son silence pouvait être le silence du mépris ».

Kolia s’irritait donc de plus en plus.

— Puis parlons encore des langues mortes. Voilà certes une folie… Mais je crois que vous n’êtes pas encore de mon avis, Chestomazov.

— Non, je ne suis pas de votre avis, répondit Alexey avec un sourire contenu.

— Les langues classiques, si vous voulez savoir là-dessus mon opinion, sont une mesure de police, et c’est dans cet unique but qu’on nous les fait étudier. Et on le fait parce qu’elles sont ennuyeuses et par suite atrophient nos facultés. On s’ennuyait déjà beaucoup,