Aller au contenu

Page:Dostoïevski - Les Précoces.djvu/221

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
211
PRÉCOCES

vais pas, dit Kolia au malade. Je vais attendre dans le vestibule, et quand le docteur partira, je reviendrai avec Pérezvon.

Le médecin entrait justement, la tête haute. Avec ses favoris longs et noirs, son menton rasé de frais et sa fourrure d’ours, il avait l’air de quelqu’un qui se trompe de porte.

Il s’arrêta dès le seuil comme s’il eût été frappé de quelque chose.

— Qu’est-ce que cela ? Où suis-je ? murmurait-il sans retirer sa fourrure ni sa casquette de loutre.

Ce monde, la pauvreté de cette chambre, le linge tendu sur une corde l’avaient tout à fait déconcerté.

Le capitaine se courbait en deux devant lui.

— Vous êtes ici, ici, murmurait-il obséquieusement. C’est chez moi que vous devez venir…