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Page:Dostoïevski - Les Précoces.djvu/242

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PRÉCOCES

gir, dit Alexey en riant et en rougissant tout de bon. — Oui, c’est vrai ; je me sens un peu honteux. Dieu sait pourquoi…

— Oh ! que je vous aime et que je vous apprécie en ce moment, justement parce que vous avez honte avec moi, parce que vous êtes comme moi, s’écria Kolia, pris d’un véritable transport.

Ses joues flambaient, ses yeux étincelaient.

— Écoutez, Kolia, vous serez dans la vie un homme très malheureux, dit alors Alexey.

— Je le sais, je le sais ; mais vous, comment savez-vous d’avance tout cela ?

— Mais dans son ensemble vous serez pourtant satisfait de la vie.

— Précisément ! Hourrah ! Vous êtes un prophète. Nous nous entendrons bien, Chestomazov. Ce qui me fait surtout plaisir, savez-vous, c’est que vous me parlez comme à un égal. Et nous som-