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Page:Dostoïevski - Les Précoces.djvu/59

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PRÉCOCES

— Je te connais ! criai-t-il d’une voix courroucée, je te connais !

Kolia le regarda sans broncher. Il n’avait pas souvenir d’avoir jamais eu maille à partir avec cet homme, mais il avait tant de colloques dans les rues qu’il ne pouvait en être bien sûr.

— Tu me connais ? demanda-t-il ironiquement.

— Je te connais ! je te connais ! répétait stupidement le commis.

— Alors tant mieux pour toi, mais je n’ai pas de temps à perdre ici. Adieu.

— Pourquoi cherches-tu querelle aux gens ? répliqua l’employé. Oh ! je te connais. Tu veux encore nous quereller !

— Cela, mon bon, ne te regarde pas si je cherche querelle à quelqu’un, fit Kolia en s’arrêtant et en le regardant encore.

— Comment cela ne me regarde pas ?

— Mais oui, ne te regarde pas.