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Page:Dostoïevski - Les Précoces.djvu/79

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PRÉCOCES

tomazov ? Moi, je ne puis les souffrir… Vous devinez que le chien se jeta sur le pain, l’avala, tourna, hurla, puis se mit à courir et disparut toujours en criant. C’est ainsi du moins que me l’a conté Ilioucha lui-même. Il pleurait à chaudes larmes en me faisant cette confidence ; il me mit les bras autour du cou et répéta en tremblant : « Elle court et elle crie !… » Ce tableau avait fait sur lui une grande impression ; il avait du remords. Je pris la chose au sérieux.

Déjà auparavant, je voulais gronder ; en sorte que je pris un air indigné et que j’exagérai la chose :

« Tu as fait là une mauvaise action, lui dis-je. Tu n’es qu’un misérable. Certes, je n’en parlerai à personne, mais je romps toute relation avec toi. Je veux étudier l’affaire et te ferai connaître le résultat par Smourov. » C’est ce