quittait pas ses lèvres. Il semblait que tout se fît par sa volonté.
— Ah ! C’est toi, dit Mourine se levant, et s’asseyant sur son lit, c’est toi, mon locataire. J’ai des torts envers toi, barine, je t’ai offensé sans le savoir, j’ai joué du fusil. Mais qui diable eût pu croire que tu étais épileptique ? Moi aussi, – ajouta-t-il d’une voix enrouée en fronçant le sourcil, et en détournant involontairement les yeux. – Quand le malheur vient, il ne frappe pas à la porte, il entre comme un voleur. N’ai-je pas failli, l’autre jour, lui mettre un couteau dans le cœur, à elle-même ! Je suis malade, j’ai des crises. Maintenant, tu sais tout. Assieds-toi, et sois mon hôte.
Ordinov le regardait à son tour fixement.
— Assieds-toi donc, assieds-toi ! Cria le vieillard avec impatience, assieds-toi, puisqu’elle le veut ! Alors vous voilà devenus frère et sœur ? Vous vous aimez comme deux amoureux…
Ordinov s’assit.
— Regarde donc ta sœur, – continua le vieillard en riant, et en découvrant ses deux rangées de dents blanches, dont pas une ne manquait. À