Page:Dostoïevsky - L’Esprit souterrain, trad. Halpérine et Morice, 1886.djvu/57

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t-il tout à coup, attends-moi chez Tarassov et dis au dvornik d’Olsoufiev de se rendre immédiatement au bureau. J’y serai dans une heure…

En donnant ces ordres d’un ton bref, le fin Yaroslav Iliitch prit Ordinov sous le bras et l’emmena dans un traktir.

— Il faut bien causer un peu après un si long temps passé sans nous voir. Eh bien, comment vont vos affaires ? Ajouta-t-il en affectant un ton respectueux et en baissant mystérieusement la voix. – Toujours dans les sciences ?

— Oui, toujours, répondit Ordinov distraitement.

— Ah ! Que c’est noble ! Vassili Mikhaïlovitch, que c’est noble ! (Ici Yaroslav Iliitch serra fortement la main d’Ordinov.) Vous serez l’ornement de notre société. Que Dieu vous aide dans la carrière que vous avez choisie !… Mon Dieu, que je suis content de vous avoir rencontré ! Que de fois j’ai pensé à vous ! Que de fois je me suis dit : Où est notre bon, notre généreux, notre pénétrant Vassili Mikhaïlovitch ?

Ils prirent un cabinet particulier, Yaroslav