Page:Dostoievski - La femme d'un autre.djvu/134

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Un gémissement, puis quelque chose comme le heurt d’un crâne…

Sans les épais tapis qui l’amortirent, le choc eût put avoir de désastreuses conséquences. On releva le divan, sous lequel on trouva Ivan Andreïtch évanoui.

Il va sans dire qu’après ce scandale, Ivan Andreïtch dut se séparer de sa femme, à laquelle il fut, par justice, obligé de faire une pension annuelle de cent mille roubles.


La jalousie !… « Othello n’est pas jaloux », a dit Pouschkine. Cette observation dénote toute la profondeur d’esprit de notre grand poëte. Othello, en effet, est seulement troublé parce qu’il a perdu son idéal. Mais il ne se cache pas, il n’épie pas, il n’écoute pas aux portes. Il est confiant. Il a fallu bien des insinuations, bien