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Page:Dostoievski - La femme d'un autre.djvu/137

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LE MOUJIK MAREY

SOUVENIR DE SIBÉRIE




C’était le deuxième jour de Pâques. L’air était chaud, le ciel bleu, le soleil haut et radieux, mais dans mon âme il faisait sombre. J’errais derrière la caserne. Je regardais, en les comptant, les barrières qui fermaient le préau. — Depuis deux jours la prison était en fête, les forçats ne travaillaient pas. La plupart d’entre eux étaient ivres. Les chambrées retentissaient d’injures, de querelles et de chansons ordurières. On jouait aux cartes sur les