Page:Dostoievski - La femme d'un autre.djvu/147

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Ah ! comme il a peur ! Ah iaïe ! dit-il en hochant la tête. Allons, mon enfant ! Allons, petit !

Il me caressa la joue.

— Calme-toi donc ! le Christ ne t’abandonne pas. Fais le signe de la croix.

Mais je ne pouvais faire le signe de la croix ! Les coins de mes lèvres tremblaient, et c’était ce qui paraissait l’intriguer le plus.

Il étendit doucement son doigt épais tout terreux, avec un ongle tout noir, et toucha légèrement mes lèvres.

— Vois-tu !… Ah iaïe !

Il eut un long sourire presque maternel.

— Mon Dieu ! mais qu’est-ce que c’est ? Vois-tu !…

Je compris enfin qu’il n’y avait pas de loup, et que le cri que j’avais entendu était une illusion de l’ouïe. (J’avais déjà plus