Page:Dostoievski - La femme d'un autre.djvu/219

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— Quoi, babouchka ? dit le patron se penchant vers elle.

Mais la babouchka ne répond pas. Encore un silence de cinq secondes. La vieille blêmit, et son visage s’altère de plus en plus. Ses yeux deviennent fixes. Le sourire se fige sur ses lèvres. Elle regarde, et l’on croirait qu’elle ne voit pas.

— Il faudrait aller chercher le pope !… dit tout à coup la voix de l’étranger.

— Mais… est-ce que ?… N’est-il pas déjà trop tard ? murmure le patron.

— Babouchka ! Eh ! babouchka ! appelle soudainement émue la femme du coiffeur.

Mais la babouchka reste immobile, sa tête se penche de côté. Dans sa main droite posée sur la table elle tient sa pièce de cinq kopecks ; la gauche est restée sur l’épaule de Micha, son arrière-petit-fils, un