Page:Dostoievski - Les Pauvres Gens.djvu/189

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4 août.

MA CHÈRE VARVARA ALEXÉIEVNA !

Tous ces coups imprévus m’ébranlent, moi aussi ! De si affreux malheurs brisent aussi mon âme ! Ce n’est pas vous seule, mon petit ange, que ce tas de lèche-plats et de vieux drôles veut conduire sur un lit de douleur, c’est aussi ma perte qu’ils veulent, ces pique-assiettes. Et ils me feront périr, je jure qu’ils me feront périr ! Tenez, maintenant je mourrais plutôt que de ne pas vous venir en aide ! — Si je ne vous secours pas, c’est ma mort, Varinka, ma mort, je vous le dis positivement, et si je vous secours, alors vous vous éloignerez de moi, le petit oiseau s’envolera du nid menacé par ces hibous, ces oiseaux de proie. Voilà ce qui fait mon supplice, matotchka. Mais vous aussi, Varinka, que vous êtes cruelle ! Comment donc êtes-vous ainsi ? On vous tourmente, on vous insulte, vous souffrez, mon petit oiseau, et vous vous affligez encore de l’embarras que vous êtes forcée de me donner, et vous promettez de vous acquitter grâce à votre travail,