Page:Dostoievski - Les Pauvres Gens.djvu/209

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14 août.

Makar Alexéiévitch ! Qu’est-ce que vous avez ? Pour sûr, vous ne craignez pas Dieu ! Vous me rendrez folle positivement. N’êtes-vous pas honteux ? Vous vous perdez ; pensez seulement à votre réputation ! Vous êtes un homme honnête, noble, plein d’amour-propre ; — eh bien, quand tout le monde saura la vie que vous menez ! Mais alors vous mourrez de honte ! Ou n’avez-vous pas pitié de vos cheveux blancs ? Allons, craignez-vous Dieu ? Fédora a dit que désormais elle ne vous viendrait plus en aide, et moi je ne vous donnerai pas d’argent non plus. À quoi m’avez-vous réduite, Makar Alexéiévitch ! Vous croyez, sans doute, que votre mauvaise conduite ne me fait rien ! Vous ne savez pas encore ce que je souffre à cause de vous ! Je n’ose même plus descendre notre escalier : tout le monde me regarde, on me montre au doigt et l’on dit des choses si étranges ! — Oui, on dit carrément que je me suis liée avec un ivrogne ! Oh ! que cela est pénible à entendre ! Quand on vous ramène, tous les locataires vous montrent avec