Page:Dostoievski - Les Pauvres Gens.djvu/245

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convulsif agitait mes lèvres ainsi que mes jambes. Et il y avait de quoi, matotchka. D’abord, je me sentais confus ; je regardai à droite dans un miroir, et ce que j’y vis aurait suffi pour me faire perdre la tête. Ensuite, j’avais toujours fait en sorte d’attirer le moins possible l’attention sur moi. C’est au point que Son Excellence connaissait à peine mon existence. Peut-être avait-elle vaguement entendu dire que parmi ses subordonnés se trouvait un certain Diévouchkine, mais jamais elle n’était entrée en rapports personnels avec moi. Elle commença d’un ton courroucé : « Comment donc ayez-vous fait cela, monsieur ? À quoi pensez-vous ? Un papier urgent, dont on a besoin tout de suite, et vous le gâtez. Comment avez-vous pu faire cela ? » Ensuite Son Excellence s’adressa à Evstafii Ivanovitch ; quelques mots seulement arrivèrent à mes oreilles : « Négligence !... étourderie !... m’attirez des désagréments !... » J’ouvris la bouche pour dire quelque chose. Je voulais demander pardon, mais cela me fut impossible. M’enfuir, — je n’osais pas l’essayer, et alors... alors, matotchka, eut lieu une aventure telle que maintenant encore, quand j’y pense, je puis à peine