Page:Dostoievski - Les Pauvres Gens.djvu/290

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matotchka, vous lui parlerez raison !... Vous lui direz que vous restez et que vous ne pouvez pas partir !... Ah ! que n’a-t-il épousé une marchande à Moscou ! Il aurait bien dû aller se marier là ! Une marchande aurait mieux valu pour lui, beaucoup mieux ; je sais pourquoi ! Et je vous aurais gardée ici près de moi. Mais qu’est-ce que Buikoff est pour vous, matotchka ? Comment vous est-il devenu tout d’un coup si cher ? C’est peut-être parce qu’il vous achète tout le temps des falbalas, c’est peut-être pour cela ? Mais qu’est-ce donc qu’un falbala ? Pourquoi un falbala ? C’est une niaiserie, matotchka ! En ce moment il y va d’une vie humaine, et un falbala n’est qu’un chiffon, matotchka, un misérable chiffon ! D’ailleurs, moi-même, dès que j’aurai reçu mon traitement, je vous en payerai, des falbalas, je vous en achèterai une quantité, matotchka ; je connais certain petit magasin ; attendez seulement que j’aie touché mes honoraires, mon petit chérubin, Varinka ! Ah ! Seigneur, Seigneur ! Ainsi, c’est décidé : vous allez dans la steppe avec M. Buikoff, vous partez pour ne plus revenir ! Ah ! matotchka !... Non, vous m’écrirez encore, vous m’enverrez encore un mot pour me donner de