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LA RELIGION DES CELTES

allons les étudier successivement sous ces divers aspects.

Les fonctions religieuses des druides consistaient : surtout à assister aux cérémonies et à s’occuper des sacrifices publics et privés[1]. Il semble d’autre part que ce soit pour se rendre au désir du peuple qu’ils assistent aux sacrifices, et qu’ils ne jouent pas dans les cérémonies un rôle prépondérant. Strabon et Diodore sont d’accord sur ce point. Strabon écrit que les Celtes sacrifiaient non sans les druides[2], Diodore que la coutume était que personne ne fît de sacrifice sans un philosophe[3].

La divination était au nombre des sciences qu’ils pratiquaient. Diviciacus annonçait l’avenir tant par l’observation des oiseaux que par conjecture[4]. D’après César, les druides interprètent la volonté des dieux : religiones interpretantur[5]. Au temps de Tacite, les druides gaulois annonçaient que l’incendie du Capitole présageait la chute prochaine de l’empire romain[6].

A l’époque de Pline, la magie est en grande faveur en Gaule, et les druides, dont il interprète le nom par magi, sont pour lui des sortes de sorciers et de féticheurs dépositaires de secrets magiques et de recettes médicales. Ce sont les druides gaulois qui prétendent que le lycopodium selago préserve des accidents et que la fumée en est utile pour toutes les maladies des yeux. Ce sont eux qui regardent le gui du rouvre comme sacré. Enfin ils ont indiqué les prescriptions à remplir pour s’emparer de l’œuf de serpent. Il faut le jeter en l’air, le recevoir sur une saie avant qu’il ait touché à terre ; s’enfuir à cheval, car les serpents poursuivent jusqu’à ce qu’ils rencontrent un cours d’eau.

  1. De bello gallico, vi, 13, 16, 2.
  2. Géographie, iv, 4, 5.
  3. Bibliothèque, v, 31, 4.
  4. Cicéron, De divinatione, i, 41, 90.
  5. De bello gallico, iv, 13.
  6. Histoires, iv, 54.