LE PREMIER SOLDAT parle :
J’ai pris les dernières boules, et comme de juste et raisonnable je jouerai le premier ; à l’égard de la partie, comme vous l’avez dit, je serais content aussi qu’elle restât en douze. LOUIS entre et dit :
Bonjour, chevaliers, vous jouez terriblement ; je songeais que vous étiez à jouer du fleuret ; si vous étiez en train de commencer, comme vous n’êtes que j’aurais mis mon argent dans la partie. [trois, LE DEUXIÈME SOLDAT
Attendez ici, Monsieur, excusez un peu, et quand cette partie sera achevée, alors vous jouerez. Il fait rouler sa boule ; Louis la pousse d’un coup de pied. LE DEUXIÈME SOLDAT parle : ►
Monsieur, vous avez mal fait en jetant ma boule en bas ; vous avez perdu mon coup avec vos vaillantises. LOUIS
Je ne fais que plaisanter, qu’est-ce qui te prend ? tu peux prendre ta boule et jouer à nouveau. Il prend sa boule et joue de nouveau ; Louis donne à celle-ci un coup de pied. LE MÊME SOLDAT parle :
Ecoutez donc, monsieur, je vous trouve effronté ; si c’est pour chercher une affaire que vous êtes venu ici, si vous ne voulez pas cesser et venir à vous retirer, nous mettrons l’épée à la main tout à l’heure. Louis tire son épée. LOUIS parle :
Je renonce ferme à tout ce qui est au monde ! ce n’est pas à un poltron que vous vous êtes adressé ; 60 a pa vou achu ar B. 61 c’est-à-dire « en la faisant sortir du jeu ». 63 cf. Ernault, Revue celtique, t. XXI, p. 140-141 ; t. XXV, p. 63.