je suis restée à genoux comme si j’étais matée ; je suis charmée, mon cousin, de ce que vous êtes venu me voir. LOUIS
Or çà, ma cousine, je ne saurais nier davantage ; je suis charmé entièrement en voyant votre visage ; je trouve grand pitié que quelqu’une de votre beauté, soit dans un couvent privée d’un mari. LA RELIGIEUSE
Ha ! ha ! mon pauvre cousin, vous causez trop bien ; laissez votre libertinage et vos paroles amoureuses ; si vous aimiez un peu venir à vous discipliner, vous ne seriez pas si tenté que cela, je vous assure. LOUIS
Comment la discipline ? vous êtes assez cruelle pour mettre cette chose à toucher votre peau belle comme le cristal, douce comme l’ivoire, le ciel se plaindrait de cela lui-même ; puisqu’il vous a donné un corps si délicat et innocemment vous viendriez à le battre, c’est pourquoi vous n’avez qu’à songer si vous entendez être le sujet de ma mort, en venant me priver de votre beauté ; je l’avoue librement, je n’ai plus à vivre si vous êtes rebelle. LA RELIGIEUSE
Hélas, mon cher cousin, vous pérorez en vain, on ne peut pas sortir, après être professe. LOUIS
Comment vous voudriez servir d’Ankou pour qui vous aime parfaitement, et toujours vous aimera ; je suis nuit et jour occupé en mon esprit à venir à songer, ma cousine, à votre beauté. 427 L’Ankou est l’ouvrier de la mort. Cf. A. Le Braz, La légende de la mort chez les Bretons armoricains, 2° éd., t. I, p. 95-142. 429 rac me a zo noz de C. 430 hepquen en ho C.
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