Page:Dottin - Louis Eunius.pdf/211

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
201
VIE DE LOUIS EUNIÜS.


et c’est le moment pour moi de faire l’un des deux ; je n’ai pas un morceau de pain à me mettre.en la bouche ; je vais sur le grand chemin, sous prétexte de promenade : le premier qui passera perdra la vie. Par la jarni dieu, voici qu’arrive un cavalier ; tout à l’heure à l’instant, je lui ferai son affaire ; mais je ne m’arrêterai pas à causer avec lui ; d’un coup de pistolet, il faudra que je le tue. Un homme à cheval passe, LOUIS tire sur lui :

Holà, le voilà tombé ; maintenant je vais voir s’il y a quelque chose de bien sur lui ; ce n’était pas un mendiant, il a sur lui soixante écus ; c’est mieux que rien ; il est nécessaire que je l’enterre, pour qu’il n’y ait aucun esclandre, et j’aurai ses vêtements, car je gagnerai encore quand je les ferais bon marché. LOUIS le déshabille et l’enterre :

Or çà, je vais en ville pour me rafraîchir, le coup n’a pas été beau pour cette fois-ci, mais demain je pourrai aller aussitôt qu’il sera jour, peut-être ferai-je mieux que je n’ai fait aujourd’hui. Ici, il y a du cidre et de l’eau-de-vie, je crois, il m’est bien nécessaire d’entrer ; j’ai terriblement soif. Salut, brave femme, y a-t-il de bon cidre chez vous ? donnez-moi une chopine pour que j’y goûte. l’hôtesse

Vous ne saurez trouver mieux, mais en grâce, je vous prie, de causer doucement, car c’est en fraude que je vends, et les maltôtiers viennent en tournée chaque jour ; j’ai grand peur d’être dénoncée par quelqu’un. LOUIS

Soyez hardiment sans souci, hôtesse, quand je dis, car aujourd’hui, maltôtier n’entrera en cette maison, •

829 aman A. en ty man e zo C. 835 a dremen bemde A. 836 ven flated gand A. 837-838 sont intervertis dans C.