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Page:Dottin - Louis Eunius.pdf/54

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DEUXIÈME RÉDACTION P.
Deuxième Rédaction

5° Le manuscrit de la Bibliothèque nationale, fonds celtique n° 29 (P), est une rédaction de Louis Eunius très différente de celle que représentent ABC. Les personnages principaux sont plus nombreux ; outre ceux de la rédaction A, il y a le roi d’Hibernie, le prince Théodoso, le duc Alderisa et le baron Tivollia, qui proviennent sans doute de la Vie de saint Patrice (1). Louis est devenu une sorte de champion de la chrétienté contre les Irlandais païens, et les délibérations des princes irlandais tiennent une grande place dans le mystère. La seconde partie de l’action, qui dans A est aussi étendue que la première partie, est, dans ce manuscrit, rudimentaire. Voici une analyse de la pièce. Premier Acte. — Louis Eunius réunit les gens de sa maison pour leur annoncer qu’il va changer son train de vie et jouir de la fortune que lui ont laissée ses parents. Son gentilhomme et son sommelier lui donnent quelques conseils qu’il ne veut pas écouter (f° 1-2 v°). Le capitaine annonce à l’évêque que le gouverneur de Toulouse va venir ce jour même prendre possession de son poste ; les habitants déclarent vouloir lui rendre toute sorte d’honneurs (f° 2 r°-2 v°). Le gouverneur arrive : l’évêque lui offre les clés du château (f° 2 v°-3 r°). Louis déclare de nouveau qu’il veut se divertir ; Jacques Piétro (ou le Diable) fait remarquer que, quoique Louis soit très puissant, la noblesse a choisi un gouverneur sans le consulter ; Louis entre en colère et se répand en récriminations (f° 3 r°-3 v°). Trois cavaliers, Manchot, Bourden et Tarilla, viennent jouer aux boules ; Louis trouble leur jeu et se querelle avec eux ; il tue Tarilla et’Manchot ; Bourden s’enfuit (3 v°-5 v°). Deuxième Acte. — Louis fait part à son sommelier et à son gentilhomme de ses besoins d’argent et leur demande tout leur dévoûment (5 v°-6 r°). P’rançois, le sergent royal, vient offrir à Louis une bouteille de vin nouveau ; après le repas, les deux hommes jouent aux cartes ; Louis perd cinq cents écus, et demande au sergent de lui en rendre la moitié ; celui-ci refuse ; Louis éteint, la lumière et le frappe ; l’hôtesse accourt pour se faire payer ; elle attrape le sergent et l’oblige à lui laisser en gage son habit neuf et son chapeau (° 6 r°-8 v°). Le sergent va demander justice au gouverneur et au capitaine. Ceux-ci le chargent d’arrêter Louis (f° 9 r°-9 v°). Satan conseille à Louis de quitter Toulouse et de se rendre à Perpignan, où sa cousine germaine est religieuse ; celle-ci l’aime et lui donnera (1) Voir par exemple acte 11, scène iv, p. 122-126, où figurent L’empereur, le premier prince, le second prince, le premier page, le second page.