Page:Doublet - Élégies, 1559.djvu/12

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Vn caualin, ſ’il eſt dur & farouche,
Maint rude mors ſouuent le fachera :
MaS’il preſte à toutes mains la bouche,
MaRien qu’vn dous fil ne machera.
Amour, peut-eſtre, à ceus qui luy reſtiuent,
Plus d’aigre auſsi, plus montre de rigueur,
PlQu’aus volontaires qui le ſuiuent,
PlEt ſe ſubmettent de bon cueur.


Elegie 3.



PVis qu’amour dõq par force m’a fait rẽdre,
Et mon orgueil ne m’a rien profité,
TrIl eſt tems d’autre chemin prendre,
TrPar douceur & humilité.
Tres humble ſerf, maiſtreſſe Damoizelle,
Tien à iamais te plaiſe en gré m’auoir,
TiTe plaiſe ce mien ardent zelle
TiÀ toy dédié receuoir.
Voici vn cueur, qui ſon ame derniere,
Pour ton amour, ſans regret, ſouflera :
PoVoicy vne foy treſ-entiere,
PoQui iamais ne te branlera.
Si tu n’ois point vn long ordre de titres,
Quand on m’apelle, & n’ay qu’vn petit nom,
QuSi tu vois peintes en mes vitres
QuDes armes de peu de renom,