Vn peu trop cher nous couſtẽt ces ſains peres,
À Rome élus, grans porte-cléfs des cieus,
Dont ſi ſouuent les lons miſteres,
Nous priuent de l’heur de tes yeus.
Comme en nos ports, la bonne mere pleure,
Quand ſon cher fils, abſent apres dis mois,
Par les vens contraires, demeure
Au neuf pais du rouge bois :
Elle ſe voue à Cleri, & à Diue,
Et brulle cire, & omone deniets,
Et touiours guéte ſur la riue,
Et interroge mariniers.
Ainſi, Prelat, ton Normant diocéze
S’eſl angoiſsé de toi ſon pere abſent,
Et vn iour lui en ſembloit ſeize,
Par l’ennui qu’vn tel deſir ſent.
Auſsi ton œil vn Soleil ſe peut dire,
Car, ce pendant qu’abſent il a eſté,
(La vigne ne m’en peut dédire)
Nous n’auons point ſenti d’Eſté.
Or, tes païs, ſur qui bien loin proiete,
D’vn œil hautain, Gaillon ſes raions d’or,
De beau tems n’auront plus ſoufrete,
Puis que tu les reuois encor.
Gaillon, Louuiers, & du Roule les coſtes,
Aiant ſenti ce Soleil reuenu,
Ia déia preſentent aus hotes
Le raiſin tout mur deuenu.
Page:Doublet - Élégies, 1559.djvu/34
Apparence
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.