Page:Doublet - Élégies, 1559.djvu/42

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

L’aMais le cueur que trop plus ie priſe,
L’aAu mien ſeul vueille ſ’atacher.
L’aneau de fer au doit de Prométhée,
Ramenteuoit les durs & peſans fers,
RaQue pour peu de flamme empruntée,
RaIl auoit ſur le mont ſoufers.
Mais cétui d’or, en ton doit, ſoit vn ſigne
Des liens d’or, liens dous & eureus,
DeQu’épris de ta flamme diuine,
DePorte ce mien cueur amoureus.
Or t’en va donq lui porter ma penſée,
Baguete d’or, mais d’or a peu conté,
BaSi auec lui n’eſt balancée
BaLa bonne & riche volonté.
Que fuſſes tu de ce Tiran de Sardes,
L’aneau charmé qui ſon maiſtre cela,
L’aCar, maugré les langues bauardes,
L’aI’iroi’ moy méme iuſques la.
I’iroi’ moy-méme, & parleroi’ moy-méme :
Fi de papier, fi de rimes auſsi :
Fi Voir lui feroi’ ma face bléme,
Fi Et, au long, ouir mon ſouci.
Et qui gardroit ceſte d’eſtre inuiſible,
(Non le Réaume ains la Reine affectant)
(ND’enuoier au monde paiſible,
(NLes teſtes qui me nuiſent tant ?
Mais ie m’oubly : quels chateaus en Eſpaigne,
Quels ſonges vains, quels ſouhets fai-ie ici ?