Page:Doublet - Élégies, 1559.djvu/62

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QuPlus beau, que des vapeurs de Seine,
QuLeur pont auant la nuit tout noir.
Quand le Soleil, à ſon coucher ſe baigne,
Ô dous regard, voir, au tour de ce Dieu :
Ô Tant de criſtaline campaigne,
Ô Et le bout du ciel, tout en feu.
N’eſſe plaiſir tant de vaiſſeaus de guerre
Voir phalerés ſur leur plaine voler ?
VoEt, d’vn ſalut, tant de tonnerre
VoDe leurs flans ſoufle-feus rouler ?
De cheſne dur, ſalubre maiſonage,
Voiſins du ciel nos logis ſon dreſſés,
VoEntaillés de diuers ouurage,
VoPeins, batus d’or, & lambriſsés.
Et quelle ville vne plus belle rue,
Plus large & longue auoir peut nullement,
PluNi d’vn gentil peuple plus drue,
PluNi plus nette de pauement ?
Par les carfours, fontaines eternelles,
(Que nos ayeuls encor n’auoient ſceu voir)
(QBondiſſantes claires & belles,
(QNe ceſſent fin argent plouuoir.
Si tout cela, ſi mieus n’i eſt encore,
Ton ſang au moins, tes deus freres y ſont,
ToI’y ſuis, quoi que mes eſpris ores,
ToDans tes yeus leur demeure font.
Tes bons ayeuls, ſi c’eſt plus quelque choſe,
Sous ample cuiure ont leurs cendres ici :