Page:Doublet - Élégies, 1559.djvu/67

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Quãd, de tous maus, des Charles ce ſettiéme,
Qui des Anglois fit en france la fin,
Qu(Il étoit d’Aout le quatorziéme)
QuNous deliura par ſon Daufin.
Sous le bon eur d’vn ſi noble gendarme,
Les aſsiegeurs eus mémes aſsiegés,
LeIuſqu’en leur fort eurent l’alarme
LePar nos bourgeois encouragés.
Sur le foſſé maint pont de bois habile
Outre-ieté, nous ioignoit main a main :
OuCanons tonnoient, & ceus de l’ile
OuNe ſe defendoient pas en vain.
Déia Moüy, & déia Hercelaines,
(Couple vaillant) bien que vengés aſſés,
(CSoufloient leurs dernieres aleines,
(C(Groſſe perte) aus fons des foſſés :
Et Mars égal la victoire en balance
Tenoit encor, un midi ia bien prés,
TeQuand le deuot ainé de France,
TeSe tourna vers nos lieus ſacrés.
Et, haut les mains contre ſa lance iointes,
Dame, dit il, ô vierge Mere Dieu,
DaQui dois demain tes feſtes ſaintes
DaVoir celebrer par tout ce lieu :
Ne ſoufre pas ce barbare inſulaire,
Venir ainſi ton riche autel piller,
VeTroubler ta feſte anniuerſaire,
VeEt ton cors méme dépouiller.