Page:Doublet - Élégies, 1559.djvu/85

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NoSi ſa gent vn iour débroillée
NoVient à ta verité ſentir ?
Nos grãs ſeigneurs dreſſent des cãps cõtraires,
Non pour l’Aurore à ta foi conquerir,
NoAins freres le ſang de leur freres,
NoPar tout outrage vont querir.
Et qui vit onq vne beſte ſauuage,
Once tachée, ou Tigre au pié leger,
OnVenir à ceſte extréme rage
OnDe ſa propre eſpece outrager ?
Le Turc ſuperbe en va rendre la grace
Au ſourd tombeau en Méque idolatré,
AuPriant qu’en ta chrétienne race
AuDécord immortel ſoit entré.
Et ce pendant deſſous le mui demeure,
Ton feu celé : on te ſupprime ainſi,
ToEt tes vrais teſmoins pour ceſte heure
ToN’ont lieu ni audience ici
Or, fai Seigneur, ſur l’enclume remettre
Ces dars ſanglans, & tant de fer polu,
CeQui tout en bons picquois deut eſtre,
CeFaus & faucillons remoulu.
Tous ces couteaus que l’vn ſur l’autre on rue,
Commande donq qu’au feu ſoient repurgés,
CoEt pour l’innocente charrue,
CoEn maint coutre & ſoc reforgés.
N’endure plus ces horribles ſerpentes
Goſiers-d’ærein, tes foudres imiter,