Page:Doublet - Élégies, 1559.djvu/93

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Ses femmes à l’aide appeller,
On l’auroit certes comparée
À la Ciprienne éplorée
Quand du lit on la vit courir
Au tendron qu’vn porc fit mourir.
AuLa mort ſur l’oiſeau ia trop fiére,
Lui batoit l’aleine derniere,
De ſon bec la terre il mordoit,
Et les ailes roides tordoit,
Quand elle bien tard arriuée
Sentant la chaleur deriuée,
Et du cueur méme peu à peu
Fuir bondiſſant le dernier feu :
Dens l’yuoire de ſes mains cloſes,
L’étuue, & veut par mille choſes,
R’allumer les petis eſpris
Ia par trop de glace ſurpris :
Dans ſon lit plourante le porte
Et ores de mots le conforte,
Qui charmer deuſſent vn Enfer :
Ores l’eſpére rechaufer
Entre les deus pommes iumelles,
Ses deus reflotantes mamelles,
Qui, bien haut, ſous ceſt apre dueil
Bondir faiſoient leur dous orgueil.
Mais, ſurtout, le petit bec croche
Contre ſes leures elle approche :
Et comme nagueres ſouloit.