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jours cru, on me l’a dit, qu’il nous était venu fort jeune de la paroisse de la Baie-du-Febvre, et qu’il était né vers 1798 ou 1799 ; sa femme était une Payette de son nom familial.

Parmi les impressions demeurées assez vives dans mon cerveau d’enfant, je note ceci :

Un soir, soir sombre de l’automne de l’année 1879 ou 1880, une tempête s’élevait dans le ciel ; j’avais quatre ou cinq ans. La vieille maison du vieux Brisette, devenue la nôtre, commençait à frissonner sous l’effort du vent ; le chien, P’tit Loup, aboya, et madame Grenier entra chez-nous, en nous confiant son inquiétude : « Francis n’était pas revenu de sa pêche ; le norouet était dur, ça cognait rude sur la côte, on entendait gueuler les roulins sur les galets. »

« Ce vieux pas prudent, ce vieux têtu, plus têtu que la tempête, n’avait déjà plus toute sa force, ses meilleurs jours étaient passés ; il était au-dessus de quatre-vingts ans, lui le fort à bras,