Page:Doucet - Campagnards de la Noraye (d'après nature), 1918.djvu/116

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pourquoi aurait-il peur de la quitter ? Monsieur le curé Loranger ne lui avait-il pas affirmer en toutes lettres qu’un homme ordinaire, un habitant comme lui Rondeau, qui tient, sa vie durant, une conduite ordinaire, une conduite qu’on appelle honnête, qui ne vole pas, qui ne tue pas, qui ne commet pas l’adultère, qui est moral : oui, enfin, celui qui est correct et qui se confesse et reçoit une bonne absolution avant de faire le grand voyage, est sauvé, absolument sauvé, dans le ciel, dans le paradis du bon Dieu ?…

Bien, quant à ça, Louis Rondeau était sur ses gardes.

J’affirme catégoriquement qu’il fut toujours l’homme droit qu’il voulut être ; sa rudesse naturelle n’était qu’un défaut contre la société délicate et non contre Dieu, ni le prochain, puisque le cœur était excellent. Il y avait bien la rancune de certains de ses chevaux qu’il pourrait redouter, mais quand un cheval est