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est un métier qu’il faut apprendre, c’est aussi une pénitence aimable, mais combien de gâte-métiers ici-bas ? Combien de pénitences aimables ont été maladroitement mises hors de service !

J’ai vu Louis Rondeau pleurer en écoutant la lecture d’un beau livre, qui parlait des malheurs des autres, je l’ai vu redressant fièrement sa tête blanche, en même temps que les plis, que les nerfs de sa vieille figure se contractaient dans l’orgueil des mots d’une chanson qui avait le don de l’émouvoir : mais je ne l’ai jamais vu pleurer sur ses propres malheurs.

À l’âge de 87 ans, il eut encore des paroles de force et de courage par lesquelles il réconforta sa fille malade qui venait d’apprendre que l’avant dernier de ses fils, âgé de 17 ans, s’était noyé.

Lui-même est mort il y a une douzaine d’années en bon chrétien, mais ses dernières paroles dans son agonie exprimèrent l’idée qu’il avait de