Page:Doucet - Campagnards de la Noraye (d'après nature), 1918.djvu/30

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Grenier répondit, comme Pierrot : « Graissez, huilez, comme vous voudrez, je n’tire pas d’l’arrière, vous savez, mais votre docteur, j’ai bien connu son père, c’était un beau menteur, et puis lui, faut pas s’y fier, on n’peut pas compter sur sa parole, ensuite c’est bien tant mieux, je n’aime pas les traîneries. Ma confession, moi, c’est publique et tout haut que je la ferai en tout cas que ce soit la dernière.

C’est assez court : J’ai bu suffisamment dans ma vie, ces dernières années, rien que deux ou trois ripompées par douze mois, exceptée cette année que j’ai pas pu, le goût s’est en allé avec l’âge.

Vous, monsieur le curé, vous avez consacré, moi j’ai sacré, pas trop de Jésus ni de Viarge : mais des baptêmes et des torgueux, de quoi remplir l’église de Lanoraie d’une manière assez présentable, j’ai manqué la messe et les vêpres, pas souvent à Lanoraie, parce que j’aimais ça entendre chanter Plante et Charles Robillard. Aussi je dois ajouter en même temps que je me suis battu en Michel Archange, avec ce pauvre Moïse Joes-